Droit dans le mur (réponse au livre Droit vers l’azur, de Daniel Raffard de Brienne)

Le but de cette mise au point n’est certainement pas de régler nos comptes avec un opposant. Nous avons d’autres études autrement plus importantes en cours. Nous n’avons jamais attaqué personne, qui plus est ceux qui défendent des valeurs communes. Nous avons dû subir, en revanche, au fil des ans, certaines attaques. Nous ne sous-estimons pas par ailleurs les bonnes choses qu’a pu apporter M. Raffard de Brienne. Qu’il en soit ici remercié et félicité. Nous aurions ainsi pu ignorer les coups de griffe de son dernier livre autobiographique Droit vers l’Azur. Nous avons préféré y répondre. Point par point, avec précision et sans concession. En effet, trop de personnes choisissent de ne pas entrer dans l’œuvre extraordinaire de Fernand Crombette en raison des prises de position de quelques  conducteurs  aveugles. C’est aussi un devoir de justice à l’égard du Catholique Français. Nous citerons quelques passages particulièrement injustes et ferons les corrections nécessaires.

Sur la forme : beaucoup de mépris.

Nous sommes surpris par l’arrogance dont fait preuve l’auteur :

« groupe prétendu scientifique », « thèses effarantes », « toutes ces folies, et d’autres de la même farine », « un employé des postes autodidacte », « je pouffe de rire », « une délégation de braves belges », « je montre combien la théorie générale de la sédimentation par granuloclassement est ridicule », « des polytechniciens (un peu fondus) »,…

Nous sommes étonnés par tant de suffisance, alors que M. Raffard de Brienne a toujours refusé un débat public.

Pourquoi, alors qu’il semble si sûr de lui, a-t-il eu peur du débat ?

Le CESHE un groupe prétendu scientifique qui soutient des thèses effarantes ?

 « Ce groupe prétendu scientifique soutient des thèses effarantes : la Création faite en six jours date de 4000 ans avant notre ère ; le Déluge a recouvert toute la Terre et, en quarante jours, formé toutes les couches de sédimentation et noyé tous les animaux que l’on retrouve fossilisés(…) ». (page 250)

Avez-vous bien lu ? Ce que M. Raffard de Brienne qualifie de thèses effarantes est tout simplement le récit de la Genèse !

Le CESHE est composé de personnes d’horizons divers travaillant à la défense de la Foi et, en particulier, à la suite de Fernand Crombette, conscientes de la nécessité de défendre, contre le modernisme, l’inerrance biblique. Nous comptons parmi nos membres des polytechniciens, de nombreux ingénieurs en multiples spécialités, des docteurs, des universitaires, des professeurs, des prêtres,… Le terme méprisant de « groupe prétendu scientifique » est donc erroné. N’oubliez pas que M. Raffard de Brienne, quant à lui, ne possède aucun diplôme scientifique !

Peut-on être authentiquement catholique, qui plus est se revendiquer de la tradition, et ne pas prendre au sérieux le récit biblique ? Notre-Seigneur nous avait averti : « Si, en effet, vous croyiez Moïse vous me croiriez, puisque c’est de moi qu’il a écrit. Mais si vous ne croyez pas ce qu’il a écrit, comment croirez-vous à ce que je vous dis ? »(Jean V 46-47) et saint Pierre confirme, si besoin était, la réalité et même l’importance du Déluge dans sa seconde épître.

Ainsi, par exemple, Bossuet dans son Discours sur l’Histoire Universelle adhérait-il au sens littéral des Écritures (un des quatre sens reconnus par l’Église) et reprend dans ce domaine l’enseignement des pères de l’Église conformément au récit de la Genèse (Création vers 4000 avant Jésus-Christ, Déluge, histoire des patriarches,…).

Crombette employé des postes autodidacte ?

« Toutes ces folies, et d’autres de la même farine, sont dues à feu Crombette, un employé des postes autodidacte qui avait déniché un dictionnaire copte et voulu faire concorder la « science » avec les premiers chapitres de la Genèse. » (page 250)

Fernand Crombette aurait dû passer son bac à 15 ans, mais le décès prématuré de son père l’empêcha de poursuivre ses études. Il gravit ensuite effectivement tous les échelons de la fonction publique pour terminer directeur des postes de Lille. Ainsi, quand M. Raffard de Brienne qualifie, avec un certain mépris, Fernand Crombette d’ « employé des postes autodidacte » il n’est pas juste. Ce mépris est par ailleurs étonnant de la part d’un visiteur médical, profession honorable au demeurant.

Fernand Crombette n’a pas « déniché un dictionnaire copte et voulu faire concorder la science avec les premiers chapitres de la Genèse. » C’est méconnaître complètement son œuvre qui a débuté par la Géographie Divine. Son étude magistrale de l’Égypte interviendra ultérieurement.

Daniel Raffard de Brienne spécialiste de l’écriture minoenne B ?

« J’explique aussi que, l’écriture minoenne B étant syllabique, tel de ses signes composé de deux droites qui se coupent se lit « ro » et ne raconte pas l’enterrement de Jacob par Joseph ». (page 250)

Le ton employé laisse entendre que M. de Brienne est un « expert » en écriture crétoise. Si tel était le cas, il serait moins péremptoire… Et il saurait que la date d’apparition du Linéaire B, à la fin du Minoen Récent III A 1 (vers 1525 av. J.-C. ou, au plus tard, 1410-1390 av. J.-C.) est incompatible avec la date du cartouche du 31ème roi de la première dynastie crétoise (vers 1638 av. J.-C.).

Par ailleurs, si la plupart des spécialistes estime, suite aux travaux de Ventris et Chadwick (1952), que cette écriture notait un grec archaïque, de nombreux problèmes subsistent.

En effet, le Linéaire B serait un syllabaire de 87 signes dont 15 ne sont pas identifiés. Cela fait beaucoup pour une écriture parfaitement connue…

De plus, le Linéaire B a des rapports évidents avec le Linéaire A (qui demeure toujours mystérieux et non déchiffré) : sur les 87 syllabogrammes qu’il compte, 64 ont un ancêtre en Linéaire A et seulement 23 sont originaux. On peut alors se demander pourquoi les gens du Linéaire B n’ont pas conservé le Linéaire A. La réponse pourrait être « parce que le Linéaire A se prêtait mal à noter du grec ». Mais alors pourquoi avoir conservé les deux tiers des signes ?

Eh oui, monsieur Raffard de Brienne, pour parler d’un sujet avec un minimum de sérieux il faut l’étudier et pas se contenter de compiler un ou deux articles.

Le faux composé par Daniel Raffard de Brienne.

« Enfin je démontre que la Bible n’est pas écrite en copte…mais en anglais ! » (page 250).

M. Raffard de Brienne fait allusion à son article dans un dossier « spécial Fernand Crombette », paru dans la revue FIDELITER – n°77 – Septembre-Octobre 1990 – p. 73-75, dont la lecture peut impressionner une personne méconnaissant tout de ce sujet.

Toutefois, pour qui connaît la méthode de Fernand Crombette, l’argumentation procède d’une intention malveillante et se double d’une parfaite ignorance du sujet.

Rappelons donc, que la lecture (par la méthode de Fernand Crombette) d’un scarabée du pharaon régnant sous les ordres de Joseph lors des funérailles de Jacob, donne des informations détaillées sur le double miracle du refoulement des eaux lors de la traversée de l’Ouady-el-Arish par le cortège funèbre. Ce fait est confirmé non seulement par l’analyse onomastique du cartouche du 31ème roi de Crète de la première dynastie, mais aussi par certains textes égyptiens.

Fernand Crombette, surpris que la Bible, selon les traductions communément admises, n’en fasse point mention, a entrepris de donner aux lettres hébraïques leurs consonances coptes (ancien égyptien). Cette intuition est d’autant plus logique que Moïse, dont la tradition a toujours considéré qu’il était l’auteur du Pentateuque, a été élevé à la cour d’Égypte. Il parlait donc égyptien. Il n’est pas illogique donc de penser que Moïse a écrit le Pentateuque avec les lettres hébraïques (elles-mêmes issues des hiéroglyphes par le principe de l’acrophonie) mais avec la langue qu’il parlait, le copte. Notons que les Hébreux désignaient, eux-mêmes, leur langue comme la langue de Canaan, frère de Misraïm le fondateur de l’Egypte (Isaïe XIX, 18) et que c’est seulement après l’Exil qu’elle fut appelée « langue juive ou Judéenne » (II R 18, 26, 28). Le terme de langue hébraïque est tardif dans la Bible (première mention dans le prologue de Ben Sira, encore appelé Ecclésiastique, 130 avant J.-C.)

Fernand Crombette reprend les versets 11 à 14 de la Genèse :

1) La lecture de l’hébreu par Fernand Crombette donne (en lettres latines) :

OUAIAREH   YOUSEB  HÔ   HÔREC   HA   KENAHEANI   HÊT   HÔ   HEBEL   BEGOREN…

2) La transcription, le découpage et la plasticité par le copte donne (en lettres latines) :

AUÔ   HI   HAREH   DJOUCEPH   HÔ   HÔRSCH   HA   KENAHAN   HI   HETH   HÔ   HÊBE   EL   HBA   KOH   HREN…

3) Or, regardez bien ce qu’écrit monsieur Raffard de Brienne au sujet de cette phrase et comparez avec la vraie version de Crombette notée ci-dessus ( en gras ci-dessus, la version de Crombette et en gras ci-dessous, la manipulation opérée par M. de Brienne) :

« Une telle méthode ne peut, ici encore, que permettre d’obtenir n’importe quoi. Pour l’illustrer, nous avons repris une phrase hébraïque « traduite » par Crombette. La voici, transcrite en caractères latins :

WAYARE’   YOSCHEB   HO’   ARE   HAKENA’   ANY   ET-HA’   EBHEL   BEGHREN

Sans même prendre la liberté ni avec sa construction ni avec sa vocalisation, nous y trouvons sans peine une phrase anglaise :

WHY ARE YOU SHEEP HOW ARE HACKEN AS ANY EAT A BELL BEGIN RING

Cela donne, traduit en français, un texte messianique où sont annoncées la Cène, la Passion et même la cloche de Pâques :

POURQUOI ÊTES-VOUS MOUTON ? COMMENT ÊTES (VOUS) HACHE COMME DE LA NOURRITURE ? UNE CLOCHE COMMENCE A SONNER ».

4) Ce qu’il faut en penser.

Monsieur Raffard de Brienne, comme vous pouvez aisément le constater, triche sur la traduction de la phrase hébraïque, car ce qu’il attribue à Fernand Crombette n’est en fait qu’une habile construction de sa part, et de lui seul, ayant déjà en tête, uniquement pour ridiculiser la méthode, une phrase anglaise à peu près correspondante !

Il s’agit d’une malversation flagrante relevant de la malhonnêteté intellectuelle.

Notons qu’il s’est arrêté en cours de phrase alors que celle-ci se prolonge bien plus. Était-il en peine d’imagination ?

De plus sa « traduction » en anglais se révèle incohérente au contraire des lectures de Fernand Crombette, et ce sur les 11 premiers chapitres de la Genèse !

Cela démontre bien l’inverse de ce que prétend l’auteur, à savoir qu’on ne peut pas trouver n’importe quoi.

Daniel Raffard de Brienne « pouffe de rire ».

« Dès que l’on m’explique que les hiéroglyphes égyptiens se lisent en copte comme un rébus, je pouffe de rire » (p. 250)

Quelles sont donc les connaissances et compétences de M. de Brienne sur ce sujet pour « pouffer de rire » ? Étudiant depuis trois ans avec des docteurs de l’université de Lille III le déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens selon la méthode de Champollion, et connaissant le principe de lecture proposé par Fernand Crombette,  je suis prêt à en débattre publiquement avec lui. Qui pouffera alors de rire ?

Je connais donc les deux méthodes et peut démontrer que celle de Crombette est infiniment plus riche et plus précise. Elle est d’une grande cohérence. Dans sa Lettre à M. Dacier, Champollion détermine la présence de hiéroglyphes alphabétiques utilisés par les égyptiens pour nommer des pharaons étrangers. Si cette hypothèse est défendable à l’époque ptolémaïque (les égyptiens durent utiliser des hiéroglyphes pour tenter de s’approcher, au moins phonétiquement, des lettres grecques) elle n’a aucune raison de l’être aux époques antérieures. Son extrapolation dès le début de l’Égypte est purement arbitraire et illogique. Pourquoi les égyptiens, qui auraient donc possédé (et utilisé !) un alphabet, ont-ils développé un système si complexe ? M. de Brienne peut-il nous l’expliquer ?

Le travail égyptologique titanesque de Crombette est prodigieux. On ne peut qu’ encourager à le lire et à l’étudier. Ce sujet est essentiel ne serait-ce que parce que la quasi-totalité des égyptologues nie la présence des hébreux en Égypte et à tout le moins l’importance qu’ils ont eu (et pourtant, souvenons-nous de Moïse, Joseph,…). Fernand Crombette remet l’histoire de l’Égypte à l’endroit ; il montre sa parfaite cohérence, une fois les hiéroglyphes bien lus, avec la sainte Bible et avec ce que l’on sait des autres civilisations antiques.

Daniel Raffard de Brienne est-il sérieux ?

« Je rédige des notes de lecture : je montre combien la théorie générale de la sédimentation par granuloclassement est ridicule » (page 250).

Nous renvoyons notre compilateur aux travaux de M. G. Berthault, publiés par l’Académie des Sciences en France mais également par celle de Russie et même jusqu’en Chine ! Là encore, nous sommes prêts à organiser un débat public avec la participation de Mr Guy Berthault, X 45, notre vice-président. Rira bien qui rira le dernier.

« et que le soleil ne peut pas, vu les masses respectives, tourner autour de la Terre » (page 250).

Si la question était aussi simple, les polytechniciens et autres scientifiques du CESHE n’en discuteraient pas. Un de nos membres est docteur en astronomie et travaille pour un observatoire prestigieux.

Les masses ont justement été calculées dans un système héliocentrique ! De plus, comment M. Raffard de Brienne peut-il affirmer que la terre tourne autour du soleil alors que selon la théorie de la relativité on ne peut pas déterminer un mouvement absolu ? S’il la rejette, comme nous, comment interprète-t-il le résultat des expériences interférométriques de Michelson et Morley ?

En guise de conclusion

Nous ne négligeons pas, une fois de plus, les bons apports de M. de Brienne dans différents domaines dont d’autres de ses publications témoignent. Dépassé par la complexité des sujets que nous abordons et n’ayant ni la formation ni les compétences nécessaires, il a simplement eu tort de vouloir avoir son idée sur tout. Il n’a finalement eu surtout que son idée.

Quant à nous, nous faisons la vérité, pas la guerre !

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